Au Liban, l’IECD soutient les PME à se reconstruire après l’explosion du port de Beyrouth
Avril 2021 – Le Liban déjà baignant dans une crise économique sans précédent (à laquelle s’ajoute la crise sanitaire), s’est trouvé victime d’une explosion de très grande ampleur le 4 août dernier à Beyrouth. Ce douloureux évènement a laissé des victimes et des blessés, mais aussi des dégâts considérables sur l’ensemble du tissu urbain environnant. Des dégâts qui ont anéanti les entreprises n’ayant plus ni les moyens ni la force de reprendre leurs activités. Leur soutien s’est donc avéré être crucial dans ces circonstances, constat que l’IECD a rapidement élaboré et mis en marche.
Dès les premiers jours suivant l’explosion, l’IECD a constitué un plan d’action pour venir en aide aux PME affectées. Une cinquantaine d’entrepreneurs et entrepreneuses directement affectés ont été sélectionnés pour bénéficier de cette intervention à double niveau : la reconstruction et/ou le rééquipement du local en question. Deux mois après l’incident, les travaux ont commencé, certains en partenariat avec d’autres acteurs sur le terrain.
De manière concrète, l’aide organisée par l’IECD s’est divisée en deux axes qui se succèdent temporellement. En premier lieu, tous les besoins concernant la reconstruction et le rééquipement sont comblés pour permettre aux espaces de retrouver leur état normal d’activité. L’IECD puise de ses ressources personnelles pour permettre un impact à double tranchant : toute intervention au niveau de la reconstruction a recours aux bénéficiaires diplômés parmi les formations courtes de l’IECD, pour l’exécution des travaux. Les besoins de rééquipement sont de même évalués et pris en charge ; ces besoins sont donc relatifs à l’activité commerciale de l’entreprise. Suite à cette phase, l’équipe en charge se tourne vers l’aide en termes de coaching pour assurer une bonne relance des activités mentionnées, que ce soit par l’acquisition de compétences entrepreneuriales manquantes ou le suivi de cette relance durant plusieurs visites espacées.
Pour beaucoup d’entrepreneurs, cette aide a été un soutien indispensable. Cela se complète avec le besoin d’emploi de nos diplômés. Mohammad, un ancien bénéficiaire des formations de l’IECD raconte : « J’ai voulu participer au travail de reconstruction pour aider les gens affectés ; avec l’IECD cela a été possible tout en étant rémunéré pour mon travail. » En parallèle, Adib (propriétaire d’un café à Beyrouth) qui a pu bénéficier du travail de Mohammad dans le cadre de la reconstruction de son local, considère que la réouverture de son entreprise n’aurait jamais eu lieu, du moins pas aussi rapidement. Il a trouvé l’idée d’embauche de nos anciens bénéficiaires excellente.
L’IECD a aussi voulu tenir compte de l’autonomisation des femmes durant ce projet, que ce soit par l’emploi de bénéficiaires/techniciennes femmes, ou par la prise en compte des entrepreneuses dans le choix des PME. L’exemple de Bernadette ayant perdu son mari durant l’explosion, sa maison ainsi que sa clinique est touchant : elle a bénéficié d’aide à deux niveaux : la reconstruction de sa clinique ainsi que l’approvisionnement d’une machine utilisée au sein de sa clinique. Malgré le bas taux de techniciennes par rapport aux techniciens au Liban, l’IECD encourage l’équité à ce niveau, et l’emploi de ces techniciennes durant ces temps durs en est un moyen d’affirmation. Qamar dont la photo apparaît dans cet article a suivi une formation de maintenance dans le domaine de l’air conditionné au sein de l’IECD. Elle a été placée durant plusieurs jours dans des chantiers de reconstruction, et considère cela comme une chance au niveau professionnel et personnel.
La réactivité de l’équipe de l’IECD a permis la rencontre de plusieurs entreprises en grand besoin malgré maintes incertitudes et défis sur le terrain libanais. Ceci n’a pas empêché l’équipe de poursuivre son parcours dans l’espoir d’assurer une transmission et une réalisation de l’aide.